L'église
A l’origine, la paroisse d’Eteaux est rattachée à celle de la Roche sur Foron, ce qui explique pourquoi le chef-lieu de la commune se trouve non au centre mais à l’extrémité orientale du village, à 1 km à peine de la Roche. La paroisse d’Eteaux devient officiellement indépendante en 1801.
Dédiée à Saint-André, l’église d’Eteaux date du XVe siècle. Détruite par les Bernois lors des guerres de religion, elle est restaurée puis agrandie en 1551, aux frais du chanoine de Coligny comme le rappelle une inscription latine sculptée en relief au-dessus de la porte.
Le clocher-porche à flèche pointue est plus recent, datant de 1855. Autrefois remontée deux fois par semaine, l’horloge a été automatisée après 1945.
Deux tilleuls plus que séculaires ont orné le parvis de l’église. Le plus gros des deux fait six mètres de circonférence et reçoit la foudre en 1920. En 1922, la commune demande le classement de ces arbres magnifiques auprès de la « société pour la protection des paysages en France ».
En septembre de la même année, ils sont classés « monuments historiques » par arrêté ministériel. Entre eux est placée une croix en granit, qui se trouve aujourd’hui Impasse des Sillons (chef-lieu). En 1959, la préfecture autorise l’arrachage de ces arbres menaçant la sécurité publique. Les tilleuls, restés si cher dans la mémoire des anciens, sont ainsi abattus au début des années 1960.
Déjà à la fin du siècle dernier, la commune est impliquée dans l’entretien de l’église. Pour remplacer les vieilles chaises et augmenter le nombre de places, la municipalité décide ainsi l’achat de 35 bancs en 1892. Pour financer leur construction, elle vend aux enchères les grands tilleuls du cimetière, y libérant d’ailleurs un espace précieux. En 1897, le dallage de l’église est refait, et, au tournant du siècle (1899-1903), la toiture restaurée.
Depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905), les églises et presbytères font partie du patrimoine immobilier des communes. A Eteaux, comme partout en France, les travaux de gros entretien (extérieur et intérieur) de l’église et du presbytère incombent donc à la mairie. Le conseil paroissial assure, quant à lui, les frais de fonctionnement (chauffage et électricité) et co-finance certains travaux.
L’église est encore restaurée en 1925 (clocher), en 1940 et dernièrement, en 1983 – 1984.
Elle est ornée de belles statues en bois, sculptées par un artisan d’Eteaux, Marcel Rosset.
Soulignons que la commune a vu naitre un ecclésiastique de renom. Monseigneur René Dupanloup (1923-1994) qui fut évêque de Belley.
Le presbytère
Primitivement, à l’emplacement du presbytère, se trouvent des écuries pavées attenantes à la demeure seigneuriale située en face de l’église.
Par la suite et jusqu’en 1867, le presbytère accueille à la fois le logement du curé (étage) et la salle de classe (rez-de-chaussée) qui sert également de salle de réunion pour le conseil municipal. La commune entretient ce bâtiment : placement d’une porte en fer pour clore la cour (1868), réfections des murs du jardin qui tombent en ruine (fin des années 1870). En 1905, des réparations urgentes sont prévues aux murs intérieurs.
Les premiers baux de location du presbytère (1907, 1908, 1917 …) prévoient que la mairie se réserve le rez-de-chaussée du bâtiment pour y remiser les objets nécessaires aux pompes funèbres.
Actuellement, la municipalité continue de maintenir le presbytère en bon état.
Autres édifices religieux
La commune compte d’autres édifices religieux dont une chapelle au hameau des Crues et 27 croix et oratoires construits pour la plupart au 19éme siècle, lors de missions.
On se souvient en effet que tous les 5 ou 10 ans, se déroulait par secteurs, une mission de 3 semaines environ. Deux ou Trois prêtres se déplaçaient afin de promouvoir une plus grande pratique religieuse. Les missionnaires faisaient des prédications, des célébrations à l’église, organisaient des réunions dans les cafés et rendaient visite aux paroissiens les plus éloignés. Au chef-lieu, en 1878, une grotte de Lourdes est édifiée à l’initiative du curé, recevant tous les mois une procession (jusqu’en 1940). Elle est aujourd’hui propriété privée.
La chapelle des Crues est à l’origine un simple petit oratoire datant de 1815. Inaugurée en juillet 1938,
elle donne lieu à un pèlerinage annuel dédié à la Vierge. La chapelle est réparée en 1958. En janvier 2006, la chapelle des Crues a rejoint le patrimoine communal, Monsieur Vincent Laffin faisant don à la commune du terrain sur lequel elle est construite. Pour que continue de vivre cette chapelle, une association a été crée à l’initiative de l’abbé Michel Contat. Afin de concrétiser cet évènement, l’annonce officielle a été faite lors du pèlerinage du 13 août 2006.
Le cimetière
En 1546, le pays est ravagé par la peste. La mortalité est si grande que la famille de Sales donne à la ville de la Roche sur Foron un de ses champs, situé à Eteaux, pour y ensevelir les pestiférés. Remis en culture par la suite, ce champ porte le nom de pré de Sales. Une petite chapelle construite au lieu-dit les Faux (la Croix Verte) rappelle qu’Eteaux n’est pas moins frappé par ce fléau. Elle indique l’emplacement d’un petit cimetière où on a retrouvé une grande quantité d’ossements.
Primitivement, le cimetière d’Eteaux entoure l’église.
Sa partie nord est retranchée lors de la construction de la mairie et devient place publique. Sa partie sud-est est agrandie et ses murs réparés (1862-1869). Devenu trop exigu et trop proche des habitations, la commune fait le projet de le transférer (1909). La translation du cimetière à l’emplacement actuel à lieu en 1912-1913 et l’inauguration en 1914. Le mur de soutènement de l’ancien cimetière est reconstruit (1922-1925). Par ailleurs, en 1923, la commune acquiert un corbillard. Jusqu’alors, la situation est peu commode. A chaque sépulture, on s’adresse à une commune voisine qui prête son véhicule. Un hangar est construit pour remiser le nouveau corbillard (1925-1926). Et on achète un drap mortuaire (1930).
En 2010 , le conseil municipal étudie l’extension du cimetière.
Le monument aux morts
Les délibérations du conseil municipal laissent quelques traces émouvantes de la guerre 1914-1918. Le 7 août 1914, un télégramme urgent de la préfecture arrive à Eteaux demandant de rentrer et battre les moissons afin de sauvegarder les récoltes futures, et, pour ce faire, d’inventorier la main-d’œuvre et les machines agricoles disponibles. Le 9 août, le maire répond que « les travaux agricoles se poursuivent activement dans la commune : tous les habitants s’entraident ». Aucun bras supplémentaire ne sera nécessaire. « Pour le battage des céréales, il y a une machine à battre », appartenant à deux agriculteurs de la commune, récemment appelés par l’armée. Or, « personne ici ne sait faire marcher la batteuse ». On ignore la solution que trouvèrent les habitants pour opérer le battage de l’avoine et du blé, mais on peut imaginer leur désarroi dans de telles circonstances. En 1915 et 1916, la commune verse des subventions en faveur des prisonniers de guerre et au profit de la Croix Rouge.
En février 1919, un banquet est offert aux démobilisés (fête des poilus). Mais la Grande Guerre a aussi emporté 26 combattants, nés ou résidant à Eteaux, mort pour la patrie. La commune recense alors 614 habitants. En l’honneur des morts, un monument est érigé sur la place du chef-lieu et inauguré en 1919.
Cette construction est en partie financée par souscription publique. Dans le cadre de l’aménagement de la nouvelle place publique, le monument a été déplacé.